Changements climatiques et enjeux de défense dans l’Océan indien occidental
Suite à la visite du Président Macron en mai 2018, la France et l’Australie se sont engagés en à réaliser une cartographie des risques environnementaux de l’océan Indien afin de permettre de comprendre et d’anticiper les conséquences des changements climatiques, notamment en termes de sécurité et de défense.
Ce projet s’est matérialisé par l’organisation de deux workshops sur ces problématiques de risk mapping qui se sont tenus en Australie en 2018 et 2019 à Hobart (dont le focus était l’océan indien oriental) et à Perth (consacré pour sa part à la partie méridionale, soit sous les 60° de latitude Sud), et dont les résultats ont fait l’objet d’une publication. Le rapport Environmental Security in Antarctica, the Southern Ocean and the Eastern Indian Ocean. A risk mapping approach, est en effet sorti en mai 2019, rédigé par Anthony Bergin, David Brewster, François Gemenne et Paul Barnes, avec le soutien du ministère de la Défense australien. La France, en charge de la partie occidentale de l’océan Indien, ambitionne de tenir deux réunions sur le même modèle. La première (Implications of Climate Change on Defence and Security in the Indian Ocean) s’est tenue à Paris le 28 juin 2019 dans les locaux de l’IRIS avec le soutien de l’Observatoire Défense et climat. La seconde devrait avoir lieu sur zone, à Saint-Denis de La Réunion au premier trimestre 2020.
Le présent rapport, tout en s’appuyant sur le travail réalisé dans le cadre du RE9, reprend ainsi, les enseignements du séminaire du 28 juin 2018, produits des interventions et débats. Il propose un focus sur les risques climatiques et leurs impacts dans la région occidentale de l’océan Indien, sur les problématiques HADR que les changements climatiques ne manqueront pas, avec d’autres facteurs, d’exacerber ainsi que sur les rivalités stratégiques et les coopérations régionales. Il propose enfin une matrice de risques regroupant ceux que les changements climatiques peuvent directement ou indirectement affecter et dont la gestion nécessitera la participation plus ou moins importante des forces armées, françaises notamment.