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13 mai 2025

La diplomatie climatique des monarchies du Golfe : levier d’influence et outil de puissance

Par Éléonore Duffau, chercheuse au sein du programme Climat, Environnement, Sécurité de l’IRIS, Mathilde Jourde, co-directrice de l’Observatoire Défense & Climat de l’IRIS, Martin Collet et Maxence Michelet, assistants de recherche au sein du programme Climat, Environnement, Sécurité de l’IRIS.

Cette note de l’Observatoire Défense et Climat propose d’étudier la diplomatie climatique des monarchies du Golfe comme levier d’influence et outil de puissance. Elle aborde l’exposition des États du Conseil de coopération du Golfe aux risques climatiques et les réponses apportées (I), l’engagement de ces États dans le cadre du multilatéralisme climatique mondial, mettant en lumière ce multilatéralisme comme espace d’influence de leurs stratégies climatiques (II), l’articulation entre enjeux climatiques et politique étrangère des États du Golfe sur le continent africain, soulignant les logiques de coopération environnementale autant que d’influence (III). Enfin, sur la base de ces analyses, la note propose trois scénarii de prospective, accompagnés de recommandations stratégiques à destination du ministère des Armées (IV).

Depuis plusieurs décennies, les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) —Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis (É.A.U.), Koweït, Oman et Qatar — sont de plus en plus impliqués dans les enjeux liés aux changements climatiques, tant au niveau national, régional qu’international. Dès les années 1980, certains de ces États ont commencé à aborder les questions environnementales à l’échelle nationale. Cependant, c’est à partir de la fin des années 2000 qu’ils ont intensifié leurs efforts en matière de prise en compte des changements climatiques, en lien notamment avec les ambitions de diversification économique et de diplomatie énergétique. Ces initiatives prennent des formes différentes selon les pays, certains élaborant des politiques publiques spécifiques et intégrant ces préoccupations dans leurs visions stratégiques de manière plus prononcée que d’autres. Depuis le milieu des années 2010, les monarchies du Golfe ont intensifié leur présence sur la scène internationale, notamment par une participation grandissante au système climatique multilatéral, en s’impliquant activement dans les conférences mondiales sur le climat, telles que les Conférences des Parties (COP).

Cette implication croissante des États du CCG sur les enjeux climatiques met en lumière deux composantes majeures. Premièrement, elle témoigne d’une prise de conscience des risques associés aux changements climatiques, qu’ils soient physiques — la péninsule arabique étant particulièrement vulnérable à ces changements —, sociaux ou économiques. Deuxièmement, elle révèle une reconnaissance du climat comme un levier de politique étrangère et d’influence, susceptible de soutenir les différentes stratégies de projection de puissance des États du CCG et d’étendre leur position sur la scène internationale malgré les diverses perturbations induites par les changements climatiques.

Carte 1 : Diplomatie climatique des monarchies du Golfe

 

Carte 2 : Sécurisation des ressources du continent africain par les monarchies du Golfe

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