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31 mai 2017

Données scientifiques et scénarios climatiques

par Bastien Alex, chercheur à l'IRIS, Alice Baillat, chercheuse à l'IRIS, François Gemenne, co-directeur de l'Observatoire défense et climat, membre du GIEC, et Jean Jouzel, climatologue, directeur de recherche émérite au CEA

L’objectif de ce rapport est de présenter les évolutions climatiques et leurs impacts selon deux scénarios de réchauffement : le premier se fonde sur une augmentation de la température moyenne de surface de 2°C à l’horizon 2100, et se confond avec le scénario le plus optimiste établi par le GIEC (RCP2.6) ; le second porte sur une augmentation de 5°C à l’horizon 2100, et correspond quasiment au scénario le plus pessimiste (RCP8.5). Les impacts physiques mais aussi socio-économiques et sanitaires de ces deux scénarios sont évalués aux horizons 2030 et 2050.

@Getty Images

Il est aujourd’hui établi sans équivoque que les activités humaines sont les premiers moteurs des changements climatiques. On détecte cette influence anthropique dans le réchauffement de l’atmosphère et des océans, dans les changements du cycle global de l’eau, dans le recul des neiges et des glaces, dans l’élévation du niveau moyen des mers et dans la modification de certains extrêmes climatiques.

L’objectif de ce second rapport est de présenter les évolutions climatiques et leurs impacts selon deux scénarios de réchauffement : le premier se fonde sur une augmentation de la température moyenne de surface de 2°C à l’horizon 2100, et se confond avec le scénario le plus optimiste établi par le GIEC (RCP2.6), dont les rapports constituent à ce jour la plus grande base de données climatiques disponibles ; le second porte sur une augmentation de 5°C à l’horizon 2100, et correspond quasiment au scénario le plus pessimiste (RCP8.5). L’objectif de l’Accord de Paris1, conclu à la COP21 de 2015, est de limiter la hausse de la température terrestre moyenne à 2°C, et si possible 1.5°C, d’ici 2100. Les scientifiques s’accordent néanmoins à dire que cet objectif sera difficile à atteindre, et ne correspond pas du tout à l’évolution actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup envisagent désormais une hausse de la température moyenne de 5°C d’ici 2100, alors que ceci semblait encore un scénario de science-fiction il y a quelques années.

Autant que faire se peut, les impacts physiques mais aussi socio-économiques et sanitaires de ces deux scénarios sont évalués aux horizons 2030 et 2050. Toutefois, les variations entre les deux scénarios demeurent, selon les enseignements tirés de la littérature existante, souvent minces voire imperceptibles en 2030. Ils peuvent être plus facilement décelables à 2050, quoique les impacts des changements climatiques soient déterminés environ 50 ans à l’avance, en raison de l’inertie du système climatique : il s’écoule à peu près deux générations entre le moment des émissions de gaz à effet de serre et la matérialisation de leurs impacts. Les impacts pour 2050 sont donc largement connus, et dépendent de nos émissions passées, et non futures.

De même, la question des seuils de rupture (tipping points), bien que fondamentale, n’est guère intégrable dans un travail prenant en compte des horizons temporels à court terme, puisqu’aucun seuil ne devrait être franchi avant 2050, même selon le scénario RCP8.5.

L’AR5 étant à ce jour l’évaluation la plus détaillée sur les tendances et les impacts des changements climatiques, à l’échelle globale mais aussi régionale, il a été privilégié pour nourrir cette étude. Les auteurs se sont aussi efforcés d’intégrer des éléments issus de publications plus récentes.

Ce rapport est construit de la manière suivante : la première partie revient sur les grandes variations climatiques, observées et attendues, au niveau global ; la seconde se concentre sur les projections régionales pour la France et l’outre-mer, l’Afrique et le Pacifique ; la troisième met à jour la typologie de crises esquissée dans le premier rapport, en l’enrichissant des résultats tirés de cette nouvelle étude.

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